On m’a bien parlé de quelques épigrammes de votre façon, dont j’ai ri toute la première de plaisir quand je les ai trouvées bonnes, de pitié quand elles m’ont paru mauvaises. […] J’avoue pourtant qu’ils ont quelque raison d’avoir de l’humeur : ils entendent dire de tous côtés, les vers m’ennuient ; et dès qu’il en paraît de bons, ils voient que tout le monde les lit avidement. […] Je vois qu’on m’avait donné une très injuste opinion de vous ; vous me paraissez dans les bons principes, et je suis prête à signer tout ce que vous venez de me dire. […] Pour nous réconcilier parfaitement, je voudrais bien vous faire entendre quelques fables qui me paraissent devoir être tout à fait de votre goût, et où la philosophie la plus éclairée, la plus utile, la plus pleine de sentiment, se trouve jointe à la poésie la plus agréable2. […] Ce dialogue fut fait dans le temps où le conte de Voltaire, sur l’éducation d’un prince, venait de paraître.