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1273. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Évoluer n’est pas changer, a dit un ancien Père : Quod evolvitur… non ideo proprietate mutatur  : c’est l’expression même de saint Vincent de Lérins. […] Car il est écrit : « Si quelqu’un vient à moi, et ne hait pas son père et sa mère, sa femme et ses enfants, ses frères et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. » Oui, cela est écrit. […] Nous, qui le croyons d’une certitude absolue, comment donc serions-nous étonnés ou choqués de ces paroles de l’encyclique Humanum Genus : « La nature humaine ayant été viciée par le péché originel, et, à cause de cela, étant devenue beaucoup plus disposée au vice qu’à la vertu, l’honnêteté est impossible si l’on ne réprime pas les mouvements tumultueux de l’âme et qu’on ne place pas les appétits sous l’empire de la raison… Mais les naturalistes nient que le père du genre humain ait péché, et par conséquent que les forces du libre arbitre soient en aucune façon débilitées ou inclinées vers le mal. […] « Il n’y a pas de père de famille protestant qui n’ait accordé des indulgences chez lui, qui n’ait pardonné à un enfant punissable par l’intercession d’un autre enfant, — c’est de Maistre qui souligne, — dont il a lieu d’être content. Il n’y a pas de souverain protestant qui n’ait accordé cinquante indulgences en son règne, en accordant un emploi, en remettant ou en commuant une peine, etc., par les mérites des pères, des frères, des fils, des parents ou des ancêtres.

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