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572. (1824) Observations sur la tragédie romantique pp. 5-40

Corneille est venu, et le Cid a ouvert avec éclat un long et glorieux âge, où après Racine et Voltaire, Ducis, Chénier et leurs successeurs ont brillé et brillent encore. […] Mais d’abord si la pièce s’ouvre par un entretien de César et d’Antoine, ou par une séance du sénat romain, c’est l’action même qui commence dès la première scène : voilà l’exposition pleinement classique, elle ne prépare l’intérêt qu’en l’établissant déjà ; elle nous plonge dans l’illusion dramatique sans nous laisser le temps de nous en défendre. […] Tandis qu’ils dédaignent cette mythologie grecque, qui ouvre l’histoire et se confond presque avec elle, ces brillantes conceptions de l’antiquité qui charment l’esprit sans l’abuser, ces ingénieuses fictions qui enveloppent une instruction profonde ; il leur faut des nécromants, des sorciers, des fées, des diables, tous les monstres nés de l’ignorance et sortis des ténèbres du moyen âge.

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