/ 2132
422. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

Une circonstance due à la bonté de ces messieurs vint me confirmer dans ma vocation de philologue, et, à l’insu de mes excellents maîtres, entrebâiller pour moi une porte que je n’osais ouvrir moi-même. […] Le monde scientifique s’ouvrait devant moi ; je voyais que ce qui en apparence ne devait intéresser que les prêtres pouvait aussi intéresser les laïques. […] C’était pourtant un besoin bien pressant pour moi que de m’ouvrir à vous sur des peines qui deviennent chaque jour de plus en plus vives, d’autant plus vives que je ne trouve ici personne à qui je puisse les confier. […] Dieu le sait, j’étais simple et pur ; je ne me suis ingéré à rien faire de moi-même ; le sentier qu’il ouvrait devant moi, je m’y précipitais avec franchise et abandon, et voilà que ce sentier m’a conduit à un abîme !

/ 2132