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422. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (2e partie) » pp. 409-488

Et, poursuivant toujours, je disais qu’en la gloire, En la mémoire humaine, il est peu sûr de croire ; Que les cœurs sont ingrats, et que bien mieux il vaut De bonne heure aspirer et se fonder plus haut, Et croire en Celui seul qui, dès qu’on le supplie, Ne nous fait jamais faute, et qui jamais n’oublie. […] parlez-moi de ces temps oubliés. […] dussiez vous de loin, si mon destin m’entraîne, M’oublier, ou de près m’apercevoir à peine, Ailleurs, ici, toujours, vous serez tout pour moi : — Couple heureux et brillant, je ne vis plus qu’en toi. […] Il en garda une mélancolie, non pas vague, mais naturelle et positive ; il ne l’oublia jamais. […] Après les déchirements de la spoliation et de l’exil, ayant reconquis, et si pleinement, toutes les jouissances de la nature et du foyer, il n’oublia jamais qu’il n’avait tenu à rien qu’il ne les perdît : un voile légèrement transparent en demeura sur son âme pieuse et tendre.

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