Nous les supposerons débarrassés de tout, ayant complètement oublié l’école, sans souci de la gloire, naturellement, sans idée de briller, sans pensée même de paraître. […] Un mot de sa grand’mère, oublié quarante ans, lui remonte soudain : Je ne sais pas mes lettres, ou : Je n’ai jamais su mes lettres, ou : On ne m’a jamais appris mes lettres, disait-elle un peu honteuse (ou animée de quel secret orgueil) ; car en même temps elle se considérait un peu (et même beaucoup) comme une curiosité, comme une rareté, comme un être d’un autre temps. […] Car ils renient leurs propres vertus, et les plus chères filles de Jésus-Christ et ils oublient les trois Évangiles et ils oublient les sept Béatitudes et ils oublient les enseignements mêmes de Jésus-Christ et ils méconnaissent et ils méprisent et ils renient tout cela sous prétexte que ces trois vertus Évangéliques ont été démarquées et comme accaparées par des frauduleux et par des faussaires. […] Ce ne fut pas seulement, si j’en oublie, le recueil des mortelles, des usuelles ingratitudes. […] Ce regret de Polyeucte au cœur de Sévère, c’est le seul point vulnérable qu’il puisse y avoir dans le cœur de Sévère, ne l’oublions pas, car c’est le seul point de recours que nous ayons contre l’habitude (et ici nous retrouvons les irrévocables acquisitions du langage bergsonien, de la pensée bergsonienne).