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418. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

Il n’a pas voulu… il n’eût pas osé dépasser les petits marquis, ce grain de sable, dont le roi avait dit à Molière : tu n’iras pas plus loin ! […] ils commençaient, comme leurs pères n’eussent pas osé finir ! […] Au temps de La Bruyère, la viande noire était hors de mode ; aujourd’hui, la mode, qui s’attache à tout, n’oserait s’attacher à la viande. […] La langue qu’il parle est si retenue en ses plus vifs emportements, elle a quelque chose de si réservé, même quand elle ose le plus, elle est si bien le langage de la meilleure compagnie, même quand elle passe par la bouche de Frontin ou de Lisette, qu’il est impossible, aux femmes les plus sévères, de ne pas écouter, malgré elles, et même assez volontiers, ces beaux discours fleuris, à rencontre des choses du cœur, ces folles dissertations d’amour, cette éloquence enivrante qui appartient beaucoup plus aux sens et à l’esprit qu’elle ne vient de l’âme. […] Alors vraiment arriva la fin du monde, et nul depuis ce temps, n’a osé reprendre cette facile, et dangereuse conversation du siècle révolté de Voltaire et de Diderot.

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