Je m’étais défendu de jamais aller chez elle, de peur d’être jaloux… Je voulais ne pas l’être, ne rien savoir… Tous les quinze jours, j’arrivais le premier… Les femmes, vous savez, ça se fait toujours attendre… On me donnait mon journal… Il y avait du feu… Je lisais en l’attendant… Elle arrivait, elle ôtait son chapeau… Je lui disais : « Qu’est-ce que vous avez fait depuis que je ne vous ai vue… dites-moi tout… » Elle me le racontait longuement… Puis elle me demandait des renseignements sur des choses qu’elle n’aurait pas osé demander à d’autres… Je lui donnais des livres à lire… Nous causions sur ce qu’elle avait lu… Elle me disait souvent : « Vous ne savez pas, je ne dis pas l’amour, mais l’attachement que j’ai pour vous… Nous déjeunions… Je passais là, quatre ou cinq heures… Elle s’en allait, je la regardais dans l’escalier…. […] Ma bête de maîtresse, qui a assisté à la représentation d’hier, me disait, cette nuit, qu’elle n’osait plus sortir ce matin, qu’il lui semblait qu’elle avait la chose écrite sur la figure.