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1482. (1802) Études sur Molière pp. -355

Pressé par les ordres du roi, Molière n’eut le temps de versifier sa pièce que jusqu’à la moitié de la première scène du second acte ; c’est, dit-on, pour faire sa cour aux deux reines, espagnoles de naissance, qu’il prit son sujet dans le théâtre de leur nation. […] Qu’on juge de l’empressement avec lequel Molière dut obéir aux ordres de son bienfaiteur, lorsque, peu de temps après, ce prince voulut donner à la cour un nouveau divertissement ! […] Le lendemain, la troupe s’assembla : encore effrayée du danger qu’elle avait couru, elle voulait faire supplier le roi de révoquer son ordre ; mais Molière, toujours inébranlable, dès qu’il avait pris une résolution, insista pour qu’il fût maintenu. […] Molière instruit de cet aveu, lui écrit : « je vous envoie un ordre du roi, de l’argent, prenez la poste, venez me joindre ». […] Je n’ai pu me procurer la pièce, parce que, m’a-t-on dit, les Juifs en achetèrent l’édition entière, et obtinrent du pape, à force d’argent, un ordre qui en défendait la représentation.

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