/ 2806
63. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — II. (Fin.) » pp. 213-233

À la manière complaisante dont il développe l’opinion de ces derniers, il est assez sensible qu’il en serait volontiers lui-même. […] Quoi qu’il en soit, en toute occasion, et lorsqu’il rencontre des opinions de cette nature chez quelques-uns des personnages de l’histoire, Mézeray les touche évidemment avec plaisir et les fait valoir d’un mot. […] Ce qu’il faut dire à l’honneur de sa véracité comme historien, c’est que ce fonds d’opinion et d’humeur, encore plus que de principes, ne le mène point à altérer les faits ni à favoriser quelques-uns de ses personnages au détriment des autres. […] C’est l’ambition qui le jette d’abord du côté des réformés ; mais bientôt son esprit se prend tout de bon à leurs opinions, et il s’y glisse du fanatisme de doctrine ou de parti : Il était arrivé la même chose à l’Amiral, dit agréablement Mézeray, qu’il arrive à un jeune homme qui vient à se piquer tout de bon d’une maîtresse qu’il n’aurait entrepris d’aimer que par feinte et pour donner de la jalousie à une autre : il s’était si fort embéguiné de cette nouvelle religion que rien n’était plus capable de l’en désabuser. […] Moreau, discute cette opinion ; il la combat, ou du moins il l’infirme, et penche à croire que, dans tous les cas, Mézeray n’est pas le seul ni même le principal auteur de ces pamphlets.

/ 2806