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426. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

La Delphine de Mme de Staël s’engage dans un vœu analogue, c’était l’époque des engagements solennels ; les hommes étaient si variables qu’on ne savait quoi inventer pour les empêcher de changer avec les événements, d’opinion, de principes, de sentiments et de conduite : ils juraient une constitution à la fin de l’été et avant la chute des feuilles ils en votaient une autre. […] Les allusions à sa conduite et à ses opinions reviennent sans cesse. […] En torturant d’un pareil remords le cœur d’Atala, vaincue par la religion, Chateaubriand obéissait à l’opinion qui imputait à péché toute résistance à l’amour. […] Une œuvre littéraire, alors même qu’elle n’aurait aucune valeur artistique, acquiert une haute valeur historique, du moment que le succès l’a consacrée ; le critique matérialiste peut l’étudier avec la certitude de saisir sur le vif les impressions et les opinions des contemporains. […] Quelque temps avant l’apparition de René, on avait publié, pour la première fois, Jacques le fataliste : La Harpe le régent de la littérature, — devant son opinion tout le monde se taisait, — portait ce jugement sur cette œuvre de verve et d’esprit : « Rapsodie insipide, aussi scandaleuse qu’ennuyeuse, quoique impie, plate, quoique extravagante. » Le fanatisme ou la persécution, etc.

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