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1859. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

Tout son plaisir fut de penser qu’il y avait un service à rendre, et qu’il le rendait. « Celui qui a la vérité de son côté, dit-il, est un sot aussi bien qu’un lâche, quand il a peur de la confesser à cause du grand nombre des opinions des autres hommes. […] Les deux opinions ont tour à tour régné en Angleterre, et la structure de l’homme à la fois trop vigoureuse et trop raide y a justifié tour à tour leur ruine et leur succès. […] Lorsqu’enfin son appétit était gorgé et qu’il consentait à parler, il disputait, vociférait, faisait de la conversation un pugilat, arrachait n’importe comment la victoire, imposait son opinion doctoralement, impétueusement, et brutalisait les gens qu’il réfutait. « Monsieur, je m’aperçois que vous êtes un misérable whig1092. —  Ma chère dame, ne parlez plus de ceci, la sottise ne peut être défendue que par la sottise. —  Monsieur, j’ai voulu être incivil avec vous, pensant que vous l’étiez avec moi. » Cependant, tout en prononçant, il faisait des bruits étranges, « tantôt tournant la bouche comme s’il ruminait, tantôt sifflant à mi-voix, tantôt claquant de la langue comme quelqu’un qui glousse. » À la fin de sa période, il soufflait à la façon d’une baleine, son ventre ballottait, et il lançait une douzaine de tasses de thé dans son estomac. […] Là-dessus nous demandons si c’est l’audace libérale de ses opinions qui séduit. […] He that opposes his own judgment against the current of the times ought to be backed with unanswerable truth, and he that has truth on his side is a fool as well as a coward, if he is afraid to own it, because of the multitude of other men’s opinions.

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