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968. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

Beauté, bonté, générosité chevaleresque, honneur, élévation morale ; faiblesses enfin, qui font ombre sans faire tache. […] Alors, vers le xiiie  siècle, où peut apercevoir clairement comme les faces, les ombres et les rayons du nouvel esprit. […] Et maintenant, au soir tombant, sous les voûtes inquiétantes qui se perdent dans l’obscurité du crépuscule, dans l’ombre mystérieuse traversée à peine par la lumière irisée des vitraux, alors que, les grandes orgues s’étant tues, le glissement des pas les plus légers se prolonge indéfiniment à travers les chapelles et les nefs recueillies, l’âme, toute pénétrée d’une mélancolique espérance, monte vers Dieu d’un mystique élan. […] Dürer n’a pas voulu effarer le moindre pli, les cheveux qu’il a comptés un à un, marquant au-dessous de chacun son « ombre portée », le dessin du Louvre où il a gravé la figure d’un enfant monstrueux, vrai cas tératologique, n’accusent-ils pas une minutie dont les naturalistes eux-mêmes n’ont pas approché ? […] Vous avez oublié que les caractères des hommes sont mixtes, qu’un ridicule ne va jamais seul, qu’un vice ordinairement est étayé par d’autres vices, que vouloir détacher un défaut de ceux qui l’environnent et l’avoisinent, c’est peindre sans observer la dégradation des ombres et des couleurs. » L’âme de l’homme est ce qu’il y a de plus complexe et de plus mystérieux au monde.

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