/ 2413
192. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires de Philippe de Commynes, nouvelle édition publiée par Mlle Dupont. (3 vol. in-8º.) » pp. 241-259

Pendant cette captivité de Péronne, avant le dernier jour et dans les premières ouvertures que fit le roi, celui-ci offrait de signer un traité de paix tout à l’avantage de Charles, moyennant qu’il recouvrerait aussitôt sa liberté et qu’il pourrait s’en retourner à Compiègne. Il offrait en même temps, comme garants de son alliance sincère et de son prochain retour, des otages considérables, tels que le duc de Bourbon, le cardinal son frère et plusieurs autres. Ceux-ci s’offraient également et avaient l’air tout haut de réclamer cet honneur d’être pris pour otages. […] Des poètes, des romanciers en ont tiré des sujets ; mais ni le roman de Walter Scott, ni la chanson de Béranger, ne rendent la réalité dans toute sa justesse, et avec la parfaite mesure qu’elle nous offre sous cette plume de Commynes, curieuse, attentive, fidèle, et si étrangère à un but littéraire, à un effet dramatique.

/ 2413