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2040. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1877 » pp. 308-348

mon Dieu, je me moque comme vous de ce mot naturalisme, et cependant, je le répéterai, parce qu’il faut un baptême aux choses, pour que le public les croie neuves… Voyez-vous, je fais deux parts dans ce que j’écris, il y a mes œuvres, avec lesquelles on me juge et avec lesquelles je désire être jugé, puis il y a mon feuilleton du Bien public, mes articles de Russie, ma correspondance de Marseille, qui ne me sont de rien, que je rejette, et qui ne sont que pour faire mousser mes livres. « J’ai d’abord posé un clou, et d’un coup de marteau, je l’ai fait entrer d’un centimètre dans la cervelle du public, puis d’un second coup, je l’ai fait entrer de deux centimètres… Eh bien mon marteau, c’est le journalisme, que je fais moi-même autour de mes œuvres. » * * * — Chez quelques chirurgiens, leur travail de tous les jours, dans le muscle, dans la chair, leur apporte quelquefois le dégoût de la viande. […] * * * — Il n’y a vraiment que moi, pour avoir des succès pareils, à celui d’Henriette Maréchal, à celui de La Fille Élisa, des succès où toute la joie légitime de la réussite, du bruit, si l’on veut de l’œuvre, est empoisonnée par les sifflets ou la menace d’une poursuite.

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