Après Socin, après Voltaire, après Strauss, il était naturel de s’attendre à un livre qui aurait achevé l’œuvre de ces grands sacrilèges par une œuvre tenue d’être plus forte, sous peine d’être plus faible, puisque Renan est venu après eux ! […] Une des choses les plus honteuses pour le bon sens et l’indépendance des critiques du quart d’heure, qui se sont mis à parler du livre de Renan comme d’une œuvre immense, comme d’un rempart babylonien à escalader, c’est le sérieux avec lequel on a accueilli, dans le pays de Rabelais, ce tas de bourdes sans aplomb, qui n’exagèrent plus, comme font d’ordinaire les bonnes bourdes, mais qui diminuent, exténuent, réduisent tout à rien, et, par exemple, nous expliquent la multiplication des pains dans le désert (p. 199) par la frugalité, par une sobriété extrême !