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1669. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Prosper Mérimée »

Accepté par l’opinion comme un homme de talent, d’un talent volontaire, retors, efforcé et sans enthousiasme, il passait, dans cet odieux siècle pratique, pour ce qu’on appelle, en clignant de l’œil, un malin, et il avait eu l’avantage de vivre à la cour de Napoléon III sur un pied excellent pour en écrire, sans illusion, l’histoire. […] Un écrivain épistolaire qui n’écrit que pour les deux yeux d’un ami ou les oreilles de quelques autres, est toujours un peu l’homme d’esprit dont le prince de Ligne parle quelque part, et qui doit avoir de l’esprit même au saut du lit et quand il n’a pas encore arraché le bonnet de nuit de sa tête. […] Valet qui compromet son maître, il affirme (comment le sait-il, lui qui n’a rien deviné des choses et des hommes qui ont passé devant ses yeux ?)

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