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37. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Introduction »

En voici un tout d’abord, c’est Dieu, dont nulle autre science ne s’occupe. […] Ce qui occupera alors les philosophes et ce qui constituera leur domaine propre, ce sera cet inconnu sur lequel chaque science s’établit et qu’elle abandonne à leurs disputes. […] Je vois au reste que depuis Wolf l’on distingue communément une psychologie expérimentale qui ne s’occupe que des phénomènes et une psychologie rationnelle qui ne s’occupe que de la substance. […] S’il peut sembler paradoxal que la psychologie qui est la science de l’âme ne s’en occupe point, on doit remarquer que la biologie et la physique ne s’occupent pas davantage de la vie et de la matière, que tant qu’elles en ont fait l’objet propre de leur étude, leurs progrès ont été nuls ; et que la psychologie ne s’est enrichie que de faits d’expérience, sa métaphysique n’ayant peut-être pas fait un pas depuis Aristote. […] Le fait est évident ; et la liaison de la prédominance de la psychologie avec la décroissance de l’ontologie demande une explication ; d’autant plus que la psychologie n’occupait que peu l’attention dans les écoles de l’antiquité et du moyen âge.

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