L’ordre primitif, indiqué par Jomini dès le matin sur le terrain même, — terrain qu’il connaissait bien, puisque ç’avait été un des champs de bataille de Frédéric, — était de marcher droit sur les clochers de Hochkirch (Haute-Église), le point culminant de tout l’échiquier, d’y faire converger les colonnes pour occuper la chaussée de Wurschen, ce qui eût porté l’effort, en plein, derrière la ligne ennemie entièrement débordée. […] Entre Thiers et Charras, il y a lieu à un futur Jomini, qui soit à Napoléon capitaine ce que Jomini a été au grand Frédéric, n’étant occupé ni d’excuser ni d’accuser, ne surfaisant rien, ne diminuant rien, exempt même de patriotisme, mais opposant le pour et le contre au seul point de vue de l’art, et tenant grand compte dans son examen comparatif des documents étrangers. […] Ce plan consistait à ne pas autrement s’inquiéter de la ligne fortifiée de l’Elbe occupée par Napoléon, à déboucher de la Bohême en courant sur Leipsick, à prendre Napoléon à revers et à prétendre le couper de ses communications sur le Rhin. […] Des affaires de famille, l’arrivée en Allemagne de sa femme et de son fils venant de Suisse par Vienne, occupèrent Jomini pendant tout ce mois de septembre et les premiers jours d’octobre.