/ 2296
1374. (1860) Cours familier de littérature. X « LVe entretien. L’Arioste (1re partie) » pp. 5-80

Tous ces édifices, dont l’architecte éloigne avec scrupule les fermes, les basses-cours, les écuries, les cuisines, les logements des serviteurs, semblent avoir été construits surtout pour la sieste, ce sommeil diurne qui occupe un tiers de la journée des Italiens. […] La belle veuve et sa fille s’occupaient dans leur intérieur de quelques détails de ménage avec l’intendant, le majordome et les fermiers de la terre ; le chanoine disait sa messe ou lisait son office à l’ombre des longues allées de charmille du parterre ; le professeur annotait pour la centième fois son Arioste dans la bibliothèque, pavée de manuscrits. […] Cette belle personne se nommait Geneviève, Ginevra : il lui adressait mentalement des élégies, des odes et des sonnets d’une perfection au moins égale à celle de son poème ; vous allez voir tout à l’heure que ce nom chéri occupait sans cesse sa pensée et qu’il l’encadra dans son poème, en faisant de Ginevra l’épisode le plus touchant et le plus enchanteur d’un de ses chants.

/ 2296