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9. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Note »

Ce sont pourtant (si l’on y ajoute deux anciens et tout premiers articles sur les Odes et Ballades insérés dans le Globe à la date des 2 et 9 janvier 1827), ce sont les seuls morceaux critiques que j’aie écrits expressément à l’occasion de ses œuvres. […] Ils ne peuvent au plus qu’être les premiers d’une seconde classe, et exceller dans le médiocre. » Je ne sais si je suis précisément de ces esprits doux définis par le savant moraliste, mais sans me faire plus sévère envers moi-même que je ne le dois, je ne serais pas éloigné d’avouer et de confesser quelque chose de cette médiocrité de nature qu’il leur attribue, si ce n’est que je ne suis jamais demeuré tranquille dans ma sphère, que je me suis continuellement inquiété des grandes choses et des productions singulières que je voyais surgir autour de moi et qui me dépassaient de beaucoup, et qu’à leur occasion je me suis bien souvent posé cette question épineuse : Pourquoi suis-je si sensible à l’admiration pour certaines parties, et tout à côté à la répulsion pour certaines autres ? […] Ainsi ce ne fut point à l’occasion du Cromwell que j’allai pour la première fois chez Victor Hugo (en janvier 1827) ; le Cromwell n’avait point encore paru, et l’auteur devait seulement en faire prochainement lecture, ou en partie, dans le salon de son beau-père. […] Hugo, au milieu de ses remercîments et de ses éloges pour la façon dont j’avais apprécié son recueil, en prit occasion de m’exposer ses vues et son procédé d’art poétique, quelques-uns de ses secrets de rhythme et de couleur.

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