À chaque pas, en toute occasion, ce trait essentiel du caractère de Louis XV se trahit et reparaît. […] Le maréchal de Noailles le lui insinue aussi respectueusement que possible : « Votre Majesté me paraît frappée, autant que je puis l’être, de la stérilité des grands hommes ; ce n’est cependant pas, Sire, que je ne sois persuadé qu’il n’y ait de l’étoffe pour en faire ; il s’agit d’aider à la nature, d’exciter le zèle et l’émulation et de fournir aux bons sujets les occasions de se développer. […] Le maréchal de Noailles, qui sentait mieux que personne les difficultés et la faiblesse de la situation à la fin de la campagne de 1743, se gardait bien de prendre le roi au mot et de lui conseiller de paraître à l’armée ; il répondait sur ce point évasivement, et de manière à remettre le bon vouloir à une meilleure occasion. […] Preuss, le digne éditeur des Œuvres complètes de Frédéric, a publié à cette occasion un fort bon article dans la Revue pour servir à l’histoire de Prusse. […] Dans une lettre que le général Jomini me fait l’honneur de m’écrire à l’occasion même de ces articles, l’illustre historien est plus explicite sur le compte du maréchal de Noailles, qu’il appelle un triste général : « Quant à M. de Noailles, dit-il, la malheureuse échauffourée de Dettingen n’a jamais été bien expliquée.