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1804. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

Chénier (Tableau de la Littérature), ont analysé et apprécié l’ouvrage, de manière à abréger notre tâche après eux : « Corinne, dit Chénier, c’est Delphine encore, mais perfectionnée, mais indépendante, laissant à ses facultés un plein essor, et toujours doublement inspirée par le talent et par l’amour. » Oui, mais la gloire elle-même pour Corinne n’est qu’une distraction éclatante, une plus vaste occasion de conquérir les cœurs : « En cherchant la gloire, dit-elle à Oswald, j’ai toujours espéré qu’elle me ferait aimer. » Le fond du livre nous montre cette lutte des puissances noblement ambitieuses ou sentimentales et du bonheur domestique, pensée perpétuelle de Mme de Staël. […] Un poëte anglais moraliste, et qui, tour à tour aimable ou austère, s’est parfois montré sévère pour la France jusqu’à l’injustice, William Cowper n’a pourtant pas tout à fait tort quand il définit quelque part les Français (à l’occasion de la guerre d’Amérique), ce peuple à l’humeur inquiète et ingérante (meddling), qui se mêle de tout, — qui se mêle du moins de bien des choses.

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