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555. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

En ce qui les concerne, le champ des observations est assez ample, en effet, soit qu’on s’amuse à relever les licences de leur plume à l’encontre de la logique, du bon sens et de la grammaire ; soit qu’on estime juste de dévoiler les subterfuges de signatures illusoires et de collaboration multiple au moyen desquels ils enflent démesurément leurs volumes et leurs droits d’auteurs ; soit qu’au nom d’un certain principe d’hygiène morale et d’assainissement littéraire, on proteste contre les abus d’une production sans vergogne et sans règle. […] Mais que ce thème est fertile et qu’il nous serait aisé de l’enrichir indéfiniment de nos propres observations ! […] Il est hors de doute pour nous, que leur public une fois débarrassé des médiocrités qu’on lui sert de toutes mains, prendrait facilement l’habitude d’une moyenne d’inspiration, où l’aventure et la mêlée des classes sociales, qui l’intéressent essentiellement, tiendraient encore une large place, mais d’où ne seraient pas exclus l’observation, l’humour et le sens de l’humanité. […] Certes, on ne peut espérer que la petite ouvrière, le matin, dans l’omnibus, se passionne pour un roman de minutieuse analyse ou d’observation aiguë ; mais toute la littérature n’est pas là, Dieu merci ! […] Mais il est d’autres romanciers populaires, qui se proposent un but élevé, moralisateur, social et littéraire, prouvant une observation exacte de la vie.

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