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41. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre V. Des ouvrages d’imagination » pp. 480-512

Il existe sans doute, dans les ouvrages d’esprit, un autre genre de gaieté que celle qui tient presque uniquement à des plaisanteries sur l’ordre social ou sur la destinée humaine ; c’est l’observation juste et fine des passions et des caractères. […] Il y a dans un ouvrage allemand une observation qui me paraît parfaitement juste, c’est que les belles tragédies doivent rendre l’âme plus forte après l’avoir déchirée. […] Dans les ouvrages des anciens même, combien ne préfère-t-on pas ce qu’on y trouve d’observations sur le cœur humain, à tout l’éclat des fictions les plus brillantes ? […] Rousseau et de Bernardin de Saint-Pierre ; c’est l’observation de la nature dans ses rapports avec les sentiments qu’elle fait éprouver à l’homme. […] Parmi les romans français nouveaux, dont les femmes sont les auteurs, on doit citer Caliste, Claire d’Albe, Adèle de Sénanges, et en particulier les ouvrages de madame de Genlis ; le tableau des situations et l’observation des sentiments lui méritent une première place parmi les bons écrivains.

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