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212. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

Ils ont ces interminables chants de bienvenue au renouveau, des traits çà et là d’observation naïve. […] C’est, au sein de l’individu doué, un de ces mystères qui marquent combien la seule observation psychologique rencontre en d’autres termes les mêmes problèmes que la théologie. […] Bernardin refit en quelque sorte le livre de Fénelon, en profitant des observations amassées dans l’intervalle, et en s’arrêtant avec plus de complaisance sur la nature, cette œuvre vivante et cette ouvrière de Dieu60. […] M. de Humboldt, de nos jours, pour les grandes observations végétales en divers climats, a donné sur plus d’un point consistance et réalité scientifique à ce qui n’existait chez Bernardin qu’à l’état de vue attrayante et passagère ; Lamartine, de son côté, a repris en pur poëte bien des inspirations de Bernardin, et les a rajeunies, fécondées. […] » — « Non, je ne le connais pas ; j’ai lu dans le temps quelques extraits du Génie du Christianisme  : son imagination est trop forte. »  — Ceci rentre dans une observation générale sur laquelle je reviendrai plus d’une fois : c’est qu’en littérature, en art, on n’aime pas d’ordinaire son successeur immédiat, son héritier présomptif.

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