Ce talent consiste d’abord dans la vue exacte et entière des objets absents. […] Nous n’imaginons les objets que par ces précisions et ces contrastes ; il faut marquer les qualités distinctives pour rendre les gens visibles ; notre esprit est une toile unie où les choses n’apparaissent qu’en s’appropriant une forme arrêtée et un contour personnel. […] Avec la faculté de voir les objets absents, il a la verve ; il ne dit rien sans passion. […] Il n’est pas d’affaire qu’il n’anime, ni d’objet qu’il ne rende visible. […] Son chien, son laquais, son soulier, sa marmite, sa garde-robe, son fumier, il fait sauter tout pêle-mêle et retire de ce bourbier l’objet qui peut figurer à nos yeux son personnage, nous le rendre aussi présent, aussi tangible, aussi maniable que notre robe de chambre et notre pelle à feu.