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270. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

Notre objet dans cette étude est de suivre dans le drame de Parsifal cette perception des sens et d’arriver par elle à la compréhension de l’œuvre. […] Tout d’abord il faut isoler l’attention de tout ce qui n’est pas l’objet de la manifestation artistique et, la sensibilité ainsi orientée de toutes parts, la subjuguer en l’enveloppant, et l’absorber en s’imposant à elle. […] La nécessité de cette double condition sera facile à saisir si l’on remarque que l’objet de nos perceptions visuelles appartient invariablement à l’action, c’est le personnage, c’est le décor ; tandis que pour l’audition, l’objet, c’est l’orchestre qui tient tant de place chez nous, et qui est absolument écarté à Bayreuth. […] En second lieu, il existe une mesure de distance directe, indépendante de l’horizon de la perspective, c’est la droite qui va de l’objet regardé à nous, selon le terrain qui est sous nos yeux. […] La distance de l’objet à nous se mesurera pour notre œil par la trace que laisse, en coupant le terrain, un plan mené par l’axe vertical du personnage et la droite menée de son pied à notre œil.

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