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620. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Ferdinand Fabre  »

Mais Sévéraguette a deux amoureux, Fumat et Pancol ; et, comme ce ne sont pas des paysans de bergerie, Pancol, une belle nuit, se débarrasse de Fumat ; peu après, voyant les écus de Sévéraguette fondre à la cure, il guette un soir le curé et s’apprête à l’envoyer rejoindre Fumat ; mais le pauvre saint homme, qui a le poing lourd, assomme son agresseur en se défendant. […] L’abbé Célestin et l’officier de santé Anselme Benoît la retrouvent, une nuit, dans une vieille tour abandonnée. […] On a dit que sa passion du pouvoir n’avait guère les allures d’une passion ecclésiastique ; qu’elle était trop fougueuse, imprudente et emportée ; qu’il n’est pas vraisemblable qu’un vicaire général laisse dehors, la nuit, devant la porte fermée de la cathédrale, sous le vent et la pluie, le cercueil d’un évêque : l’esprit de corps est si puissant dans le clergé qu’il est infiniment rare que les haines particulières s’y manifestent par des actes capables de compromettre le clergé tout entier, de scandaliser les fidèles et de réjouir les impies ; et comme ici la publicité de la vengeance s’aggrave d’une sorte de sacrilège, on peut hardiment contester la vérité de cet épisode si lugubrement dramatique.

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