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314. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Aloïsius Bertrand »

La nuit, aux grottes d’Asnières, bien souvent, lui et quelques amis allaient effrayer les chauves-souris avec des torches et pratiquer un gai sabbat. […] Les vers non plus n’y manquaient pas ; je lis, à la date du 10 juillet, la Chanson du Pèlerin qui heurte, pendant la nuit sombre et pluvieuse, à l’huis d’un châtel  ; elle était adressée au gentil et gracieux trouvère de Lutéce, Victor Hugo, et pouvait sembler une allusion ou requête poétique ingénieuse :  — Comte, en qui j’espère, Soient, au nom du Père Et du Fils, Par tes vaillants reîtres Les félons et traîtres    Déconfits ! […] Le métayer et sa femme m’offrirent un lit que j’aurais été bien fâché d’accepter : je voulus passer la nuit dans la crèche. […] Et quel plaisir, la nuit, à l’heure douteuse et pâle qui précède le point du jour, d’entendre mon coq s’égosiller dans le gelinier et le coq d’une ferme lui répondre faiblement, sentinelle lointaine juchée aux avant-postes du village endormi !

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