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261. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre VI. La poésie. Tennyson. »

Il y a ici une musique suave, qui tombe plus doucement — que les pétales des roses épanouies sur le gazon, —  que les rosées de la nuit sur les eaux calmes — entre des parois de granit sombre dans un creux qui luit ; —  une musique qui se pose plus mollement sur l’âme — que des paupières lassées sur des yeux lassés ; —  une musique qui amène un doux sommeil du haut des cieux bienheureux. —  Il y a ici de fraîches mousses profondes, —  et à travers les mousses rampent les lierres, —  et dans le courant pleurent les fleurs aux longues feuilles, —  et sur les corniches rocheuses le pavot pend endormi. […] —  Regardez ; adoucie par la lumière d’été, —  la pomme juteuse devenue trop mûre — se détache par une nuit silencieuse d’automne. —  Selon la longueur des jours qui lui sont accordés, —  la fleur s’épanouit à sa place, —  s’épanouit et se flétrit et tombe, et n’a point de travail, —  solidement enracinée dans le sol fertile. […] Tout le courant de mon être va vers toi. » Sur sa joue et sur son front pâles vint une couleur avec une lumière, —  comme j’ai vu jaillir soudain une rougeur rose dans la nuit du nord. […] Je mourrai cette nuit ; —  baissez-vous, et faites semblant de m’embrasser avant que je meure1534. —  Elle se retourna ; elle s’arrêta ; —  elle se baissa ; et avec un grand tremblement de cœur, —  nos lèvres se rencontrèrent. […] » — « Puis, comme un pauvre petit oiseau innocent — qui n’a qu’un simple chant de quelques notes, —  répète son simple chant et le répète toujours, pendant toute une matinée d’avril, jusqu’à ce que l’oreille — se lasse de l’entendre, ainsi l’innocente enfant — allait la moitié de la nuit répétant : « Faut-il que je meure1536 ? 

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