Il y a ici une musique suave, qui tombe plus doucement — que les pétales des roses épanouies sur le gazon, — que les rosées de la nuit sur les eaux calmes — entre des parois de granit sombre dans un creux qui luit ; — une musique qui se pose plus mollement sur l’âme — que des paupières lassées sur des yeux lassés ; — une musique qui amène un doux sommeil du haut des cieux bienheureux. — Il y a ici de fraîches mousses profondes, — et à travers les mousses rampent les lierres, — et dans le courant pleurent les fleurs aux longues feuilles, — et sur les corniches rocheuses le pavot pend endormi. […] — Regardez ; adoucie par la lumière d’été, — la pomme juteuse devenue trop mûre — se détache par une nuit silencieuse d’automne. — Selon la longueur des jours qui lui sont accordés, — la fleur s’épanouit à sa place, — s’épanouit et se flétrit et tombe, et n’a point de travail, — solidement enracinée dans le sol fertile. […] Tout le courant de mon être va vers toi. » Sur sa joue et sur son front pâles vint une couleur avec une lumière, — comme j’ai vu jaillir soudain une rougeur rose dans la nuit du nord. […] Je mourrai cette nuit ; — baissez-vous, et faites semblant de m’embrasser avant que je meure1534. — Elle se retourna ; elle s’arrêta ; — elle se baissa ; et avec un grand tremblement de cœur, — nos lèvres se rencontrèrent. […] » — « Puis, comme un pauvre petit oiseau innocent — qui n’a qu’un simple chant de quelques notes, — répète son simple chant et le répète toujours, pendant toute une matinée d’avril, jusqu’à ce que l’oreille — se lasse de l’entendre, ainsi l’innocente enfant — allait la moitié de la nuit répétant : « Faut-il que je meure1536 ?