/ 1823
1053. (1887) Essais sur l’école romantique

Il fait nuit. […] Le poète racontait, par exemple, qu’il lui était arrivé une fois de passer la nuit à veiller un mort et qu’il n’avait pas frissonné de se trouver, toute une nuit silencieuse et longue, seul auprès d’un cadavre, à voir une forme humaine se dessiner sous un linceul. […] Il demande à la nuit qui lui a donné ce muet langage, compris seulement des poètes, des amants, des malheureux, d’où vient que l’homme a peur par une nuit noire, quoique tout dorme autour de lui, même le mal. […] C’est par là qu’il entrera cette nuit, tout à l’heure, ce séducteur qui prend les genoux aux jeunes filles sous les yeux de leur tante. […] Elle a entendu du bruit, pendant la nuit, dans la chambre de la jeune fille !

/ 1823