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676. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XII : Distribution géographique (suite) »

Une fois établie dans leur nouvelle station, chaque espèce aura été maintenue par les autres dans ses propres limites et dans ses anciennes habitudes, et, conséquemment, n’aura pas dû subir beaucoup de modifications. […] Il ne reste donc plus qu’à supposer que quelques-unes de ces espèces voyageuses se sont modifiées par sélection naturelle dans leur nouvelle patrie et d’après leur nouvelle situation : la présence de Chauves-Souris autochtones sur des îles nous sera ainsi expliquée avec l’absence des mammifères terrestres. […] — C’est donc un fait au moins très général que la faune et la flore des îles océaniques, lors même que les espèces n’en sont pas identiques, soient cependant en relation étroite avec les habitants de la région qui peut le plus aisément leur avoir envoyé des colons, ces colons s’étant subséquemment modifiés et mieux adaptés à leur nouvelle patrie. […] Or, chacune de ces lois est complétement incompréhensible d’après la théorie ordinaire de la création indépendante de chaque espèce ; mais elles sont aisément explicables au point de vue de la colonisation de chaque station par les habitants de la région la plus voisine et la plus favorable aux migrations des espèces, combinées avec la faculté de modification et d’adaptation de ces colons à leur nouvelle patrie.

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