Voltaire, que l’auteur de la nouvelle Vie de Marie Leckzinska appelle léger, et qui est moins grave en effet que l’abbé Proyart, était à Fontainebleau à l’arrivée de la reine (5 septembre 1725), et il nous a peint à ravir ces premiers instants. […] La nouvelle reine arrivait dans le monde le plus gâté, le plus embrouillé d’intrigues, le plus capable d’abominations de toute sorte, et il lui eût fallu un vrai génie pour s’y reconnaître de bonne heure et y prendre la place qu’on aurait hésité peut-être à lui disputer ; mais elle n’était pas une Élisabeth de Parme ; elle n’avait que de la droiture et de la vertu. […] Le roi marquait du dégoût pour tout autre plaisir que celui de la chasse ; on n’avait d’autre nouvelle piquante que de savoir qu’après une chute ; et la légère indisposition qui en était résultée, ou après quelque froideur, il s’était remis à vivre maritalement avec la reine.