Et d’autant moins que le siècle suivant trouva dans ce trésor nouveau, dans cette attitude nouvelle, la matière et les moyens de chefs-d’œuvre du plus haut prix. […] Elles posent un jalon sur la piste nouvelle que suivra peut-être demain un art dramatique vraiment français. […] Mais, restaurant la vérité du geste, de l’intonation — ce qui est capital — s’il ne donne pas à la scène l’esthétique nouvelle, vivante et pourtant concertée, qu’elle attendait, il sauva un bien précieux : le respect de l’homme dans le personnage et par suite l’être même de celui-ci, sans quoi il n’y a pas de drame. […] Il peut servir aussi bien Musset que Molière, Marivaux que Shakespeare ; leurs chefs-d’œuvre, enfin décrassés, ont pris ici une nouvelle jeunesse devant nous, par la conformité de l’interprétation à leur génie. […] Le succès décida de ma nouvelle destinée et m’ouvrit tout à coup les yeux sur la vérité sommeillante que sans doute mille réflexions avaient élaborée en moi, celle sur laquelle précisément je viens d’établir devant vous tout l’édifice d’une dramaturgie : l’art dramatique ne peut vivre dans sa pureté et sa plénitude, que par un accord prévu et voulu entre l’auteur et le public.