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26. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [III] »

Je vous ai nommé chef d’état-major, et non sous-chef. » — « Mais, Sire, j’ai là ma nomination signée de Votre Majesté. » Et comme Jomini allait la sortir de sa poche. l’Empereur s’écria : « Ehl vous n’avez pas vu que c’était une faute de Berthier !  […] Un décret de l’Empereur, qui porte la date du 7 décembre, nommait Jomini général de brigade ; il ne l’apprit que dix jours après : sa soumission était sans doute la condition sous-entendue et préalable pour la sortie du décret. […] Vous sentez que je suis affecté plus vivement que jamais du malheur d’être enterré chez cet implacable prince de Neuchâtel, qui a juré d’étouffer en moi ce que l’Empereur nomme le feu sacré… » Le feu sacré ! […] Nommé d’abord gouverneur de Wilna, il était chargé d’une grande responsabilité pour l’approvisionnement de l’armée, pour l’organisation des hôpitaux. […] Napoléon vient de le nommer ; voilà l’ennemi secret, celui qu’il eût voulu supprimer partout autour de lui, et auquel il trouvait à redire chez Jomini, chez Saint-Cyr, chez un certain nombre de raisonneurs clairvoyants et judicieux.

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