Au nombre des influences vagues, mais ardentes, qui le saisirent à cette première époque, et qui planèrent sur sa jeunesse durant ces deux ou trois années passées entre le collège et le monde (1818-1820), je ne saurais omettre celle de Sénancour et d’Oberman. […] Lorsqu’il revint d’Italie, la première fois qu’elle le revit, elle lui demanda ce que lui avait inspiré cette belle contrée : il était adossé à la cheminée ; ceux qui ont été témoins de la scène semblent y être encore : il se mit, d’un ton pénétré et plein de nombre, à réciter une ode en l’honneur de l’Italie. […] Dans son volume de mélanges publiés en 1833 sous le titre de Littérature et Voyages, il a réuni nombre d’articles à ce sujet ; ce n’était qu’un commencement, et par malheur ce commencement, comme tant d’autres, n’a pas eu de suites. […] Je sais encore qu’il y a des lecteurs (et c’est le grand nombre aujourd’hui) qui trouvent qu’Ampère a suffisamment rempli sa tâche littéraire en étant un voyageur érudit et agréable ; il en est même, de ceux qui l’ont particulièrement étudié (comme le prince de Broglie ou M. de Saulcy), qui estiment que tout s’est passé pour lui au mieux dans sa carrière errante, et qu’il n’y a sur son compte à avoir aucun regret. […] C’était un esprit de la meilleure trempe et qui était des plus faits pour marquer parmi ceux de sa génération ; des circonstance personnelles le poussèrent vers l’Orient, où il vécut nombre d’années.