/ 3278
903. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — Se connaître »

A les entendre nous ne serions presque que de vulgaires humains, non plus des Français dignes de ce nom, c’est-à-dire des fils de la race élue. […] Que peuvent-ils signifier auprès du peuple-élu, du peuple-chef dont le nom seul est un symbole de victoire et d’éclat ? […] Et il arrive finalement ceci, que la parcelle de vérité qui avait germé dans l’esprit de l’homme d’élite disparaît bientôt sous l’instinctive poussée de nationalisme et d’optimisme légendaire, inséparables du nom de Français. […] Quelques « bons esprits » penseront sans doute que l’optimisme, lorsqu’il atteint ce degré, prend un autre nom, et que le brusque éveil de la conscience française, somnolente et souriante, pourrait se produire un jour, lorsque toute possibilité de conjurer le péril aura disparu.

/ 3278