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526. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « La jeunesse du grand Condé d’après M. le duc d’Aumale »

En outre, ce ne doit pas être un mince plaisir, et c’est tout au moins une raison de vivre, que de savoir que l’on continue une race célèbre, de retrouver son nom mêlé partout à l’histoire, de reconnaître des aïeux dans les conducteurs de peuples et parmi les premiers acteurs qui ont joué publiquement leur rôle sur la scène du monde. […] Leur nom les opprime autant qu’il les soutient. […] S’ils sont d’une Société savante, ils ne sauront jamais au juste si c’est pour leurs livres ou pour leur nom. […] Mais en réalité, et quoiqu’ils ne s’en aperçoivent pas toujours, ils sont véritablement, corps et âme, les esclaves de leur nom. […] Vous me direz qu’il est arrivé à des bourgeois, écrivant sur les rois et sur les princes, d’apporter dans leur étude un respect beaucoup plus superstitieux et d’être beaucoup plus éblouis par le nom de leurs héros que M. le duc d’Aumale.

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