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1733. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre septième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie. »

Par moi seul enfanté, de moi-même je vis ; Tout nom qui m’est donné me voile ou me profane ; Mais, pour me révéler, le monde est diaphane86. […] Selon lui, il faut acquiescer à la souffrance comme à une distinction ; Vigny insiste sur un sentiment raffiné que les grands cœurs seuls connaissent, « sentiment fier, inflexible, instinct d’une incomparable beauté, qui n’a trouvé que dans les temps modernes un nom digne de lui ; cette foi, qui me semble rester à tous encore et régner en souveraine dans les armées, est celle de l’Honneur. » Une autre idée chère à Vigny, et d’inspiration pessimiste, c’est que le génie, qui semble un don de Dieu, est une condamnation au malheur et à la solitude ; lisez Moïse et les épisodes de Stello. […] « Je roule avec dédain, sans voir et sans entendre A côté des fourmis les populations Je ne distingue pas leur terrier de leur cendre, J’ignore en les portant les noms des nations. […] Ils prirent à témoin de leur joie éphémère Un ciel toujours voilé qui change à tout moment, Et des astres sans nom, que leur propre lumière        Dévore incessamment.

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