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1511. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VI »

Car ces deux faits sont : un artiste né peintre, fait littérateur par les circonstances, et tourmenté dans ses littératures du besoin de sensations picturales, et torturant les mots pour leur exprimer des concrétions ; encore, un artiste charmé uniquement des difficiles technicités, et s’usant à ce que les mots sonnent musicalement, comme des musiques, pour les sentimentalités imprécisées ; et, s’il existe un art définissable des noms de « décadence » et « déliquescence », que ce soit celui-là. […] Mais j’ignorais le nom de Richard Wagner ; la Favorite, le Désert, le Prophète excellemment, enfin les Troyens emplissaient ma capacité d’admirationsag. […] Or, un homme, Klingsor de son nom, pâlissait d’une ambition méchante ; il voulait s’emparer de la sainte relique du Gral, toute puissance devant lui en descendre. […] Dans le drame racinien, l’anecdote, eût-elle d’encore plus grandes magnificences d’écriture, n’est donc pas ce qui intéresse, mais le développement par elle symbolisé de psychologies ; et les noms de Bajazet, Roxane, Acomat sont un moyen de ne pas nommer les personnages algébriquement A. […] Enfin Gurnemanz lui demande quel est son nom, ce à quoi il répond  : «  J’en eus bon nombre  ; pourtant, je n’en sais plus aucun  » (Ich hatte viele, doch weiss ich ihrer Keinen mehr).

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