La villa était flanquée du côté du nord par une muraille végétale de hauts et noirs cyprès qui la garantissaient du souffle des Alpes allemandes ; du côté du midi et de l’orient, elle était entourée de belles terrasses enchâssées de caisses d’orangers qui formaient voûte de feuilles sur la terre, et, quand le vent de mer les secouait, tapis de fleurs blanches sous les pieds. […] et pour regarder cette blanche main qui se retirait sous sa manche de soie noire, après avoir écarté le contrevent. […] Ce repas, chez la comtesse Léna comme partout ailleurs, était sobre et court ; une soupe de pâte d’Italie saupoudrée de fromage de Parmesan râpé, du riz, des oeufs, des légumes, quelques poules de la basse-cour ou quelque gibier de la colline ; un vin noir, épais et sucré, qui tachait le verre ; des figues et des olives du domaine, étaient tout le luxe de ces tables, même dans les plus opulentes villas. […] Il avait revêtu d’autres armes, monté un autre coursier, arboré un écu noir en signe du deuil de son cœur. […] je vous retrouve pour pleurer : car, peu de jours après que j’eus quitté les collines euganéennes pour retraverser les Alpes, une maladie rapide comme celles des enfants, un vent glacé, tombant des Alpes sur la villa, emporta Thérésina au séjour des plus beaux fantômes, et il y a peu de jours qu’une lettre d’un inconnu, à cachet noir, m’apprit la mort de la comtesse Léna, qui s’était souvenue jusqu’au tombeau de nos belles jeunesses.