L’éloquence, y est-il dit, est le plus noble des arts. […] « C’est, écrivait-on alors, cet art qui commande à tous les autres ; qui ne se contente pas de plaire par la pureté du style et par les grâces du langage, mais qui entreprend de persuader par la force de la doctrine et par l’abondance de la raison. » Qui donc en donnait une idée si exacte, en des termes si nobles et si précis ? […] Il s’en voit des traces même dans Malherbe, qui donnait les premiers exemples du langage noble dans la poésie ; et Balzac n’y échappe pas toujours, même dans ses pages les plus soutenues. […] Balzac y tombe, quand il dit : « J’ai un éventail qui lasse les mains de quatre valets, et qui fait un vent en ma chambre qui ferait des naufrages en pleine mer. » Goulu relève le défaut de couler d’une pensée noble dans une pensée basse. […] Tandis que Balzac donnait les premiers modèles de la bonne prose, dans l’ordre des idées nobles et relevées, un écrivain non moins célèbre que lui, qui pensa gâter La Fontaine, Voiture écrivait, dans le genre familier, beaucoup trop de lettres qui veulent être piquantes et enjouées.