Voilà ce qui explique l’orgueil, l’avarice, et la barbarie des nobles à l’égard des plébéiens, dans les premiers siècles de l’histoire romaine. […] L’honneur est le plus noble aiguillon de la valeur militaire. […] Lorsque la réunion des familles forma les premières cités, les nobles qui sortaient à peine de l’indépendance de la vie sauvage, ne voulaient point se soumettre au frein des lois, ni aux charges publiques ; voilà les aristocraties où les nobles sont seigneurs. Ensuite les plébéiens étant devenus nombreux et aguerris, les nobles se soumirent, comme les plébéiens, aux lois et aux charges publiques ; voilà les nobles dans les démocraties. Enfin pour s’assurer la vie commode dont ils jouissent, ils inclinèrent naturellement à se soumettre au gouvernement d’un seul ; voilà les nobles sous la monarchie.