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367. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

J’ai visité moi-même ce champ de bataille de Philippes où Brutus et Cassius s’étaient campés autour d’un mamelon de terre et de rocher qui ressemble à une citadelle naturelle, entre les montagnes de la haute Macédoine et la vallée de l’Hèbre, qui roula les membres d’Orphée, l’Horace divin. […] Il aimait le naturel de préférence au sublime. […] Par cette mort, Tibère, redouté d’Auguste, devenait son successeur naturel ; le sombre génie de Tibère attristait d’avance Auguste et Rome. […] L’immortalité comme la vie est un don ; ce don de l’immortalité, il le dut au don de plaire ; ce don de plaire, il le dut au naturel, cette grâce involontaire de l’esprit. Ce don suprême du naturel ne s’acquiert pas ; il est dans le tempérament de l’homme plus que dans son talent : c’est la facilité de la force.

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