Joseph Bertrand, doué par la nature de la faculté mathématique la plus élevée et la plus profonde, à laquelle l’éducation a donné tout son développement, se trouve être de plus un esprit ingénieux, aimable, facile et de lui-même ouvert au goût des lettres. […] Flammarion, s’entendrait à merveille à ce genre d’inductions légitimes, s’il ne préférait d’en sortir parfois, et s’il ne se plaisait à y mêler des considérations d’une autre nature. […] Flammarion y fait appel ; il est orateur à propos des astres ; il prodigue les professions de foi ; il parle de nobles croyances, comme si la noblesse était de quelque chose dans les inductions de la science sévère et dans la calme observation de la nature. […] Il va plus loin, il jette le câble électrique, il établit la chaîne : « Qui nous dit que ces mondes et leurs humanités ne forment pas dans leur ensemble une série, une unité hiérarchique, depuis les mondes où la somme des conditions heureuses d’habitabilité est la plus petite jusqu’à ceux où la nature entière brille à l’apogée de sa splendeur et de sa gloire ? […] Elles ont rendu d’importants services à la navigation et à la géographie ; mais leur plus grand bienfait est d’avoir dissipé les craintes produites par les phénomènes célestes et détruit les erreurs nées de l’ignorance de nos vrais rapports avec la nature ; erreurs et craintes qui renaîtraient promptement si le flambeau des sciences venait à s’éteindre. » — Depuis que cet article est écrit, j’ai su que la question de Galilée, de son procès et de son abjuration, avait été traitée à fond par M.