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1159. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français, et de la question des anciens et des modernes, (suite et fin.) »

Dans un article intitulé l’Idolâtrie de l’Antiquité, il s’est attaqué à une traduction qui a été faite, il y a quelques années, de Méléagre, le premier collecteur de l’Anthologie ; il a trouvé fort plaisante l’appréciation favorable qu’on avait donnée de cet élégant poète, à qui pourtant M. de Humboldt, peu sujet de sa nature à idolâtrie, n’a pas dédaigné de faire une place dans son Cosmos et qu’il a nommé avec honneur pour son idylle du Printemps. […] J’accorde tout à fait que, « dès qu’on ouvre Homère, on se sent transporté dans le monde de l’instinct » ; qu’on sent qu’on a affaire à des passions du monde enfant ou adolescent ; que lorsqu’on se laisser aller au courant de ces poèmes, « c’est moins encore telle ou telle scène qui nous émeut, que le ton général et, en quelque sorte, l’air qu’on y respire et qui nous enivre. » J’accorde que « les descriptions d’Homère n’étant que des copies des impressions les plus générales, nous nous trouvons en face de ces descriptions dans la même situation qu’en face de la nature », c’est-à-dire d’un objet et d’un spectacle inépuisable : « Il est dès lors facile de comprendre pourquoi on peut toujours relire Homère sans se lasser. […] Ce n’est pas que, quelque disposition qu’on y apporte, toute lecture d’Homère ne soit bonne, comme l’est une journée ou une heure de retraite passée au sein de la grande et saine nature. […] En Grèce, il n’y a de grand que l’homme ; la nature se proportionne à sa taille et forme le fond du tableau dont il occupe toujours le premier plan. […] Egger, auparavant, s’informe de la nature et de la qualité des textes, de l’historique des écrits, de tout ce qui les a précédés, motivés, de ce qui infirme ou appuie les idées reçues.

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