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840. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Là comme ailleurs, le Second Empire fut le grand corrupteur de la Nation. […] La discussion devient superflue, on ne discute pas avec la mauvaise foi ; l’injure suffit : bref, une politique étrangère de blouses blanches et de va-t-en-guerre, l’insulte contre de grandes nations rabaissées de parti pris, des rodomontades, des provocations, des défis, qu’on serait le plus souvent bien fâché de voir relevés. […] Dans la politique intérieure, même triomphe du roman-feuilleton : l’outrage et la calomnie ; d’un côté, le rédacteur, qui est la loyauté, la franchise, la nation même et l’âme de la patrie ; de l’autre, tous ceux qui ne pensent pas comme lui, les traîtres, des gens qui trament dans l’ombre les plus noirs complots, et auxquels, fussent-ils d’ailleurs les meilleurs serviteurs du pays, par tous les moyens, contre les lois, contre tout droit, il faut imposer silence. […] Pour que nous ayons une littérature nationale, il faut que par le rapprochement de nos classes trop divisées, trop éloignées les unes des autres, se reconstitue une nation qui ait une âme à exprimer.

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