/ 2115
770. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIII : Affinités mutuelles des êtres organisés »

Si certains caractères se retrouvent toujours en corrélation avec d’autres, bien qu’on ne puisse découvrir entre eux aucune connexion nécessaire, on les considère comme ayant une valeur toute spéciale. […] Pourquoi un crustacé, pourvu d’une bouche extrêmement compliquée, a-t-il constamment, et comme une conséquence nécessaire, un moins grand nombre de pattes, ou réciproquement ? […] Nous sommes si accoutumés à voir des différences de structure entre l’embryon et l’adulte, en même temps que de grandes ressemblances entre les embryons d’animaux très différents dans la même classe, que nous pouvons aisément nous laisser entraîner à considérer ces rapports comme une conséquence nécessaire des lois de la croissance. […] N’est-ce point une conséquence nécessaire, d’abord de ce que, durant le cours des modifications successives que l’espèce a subies pendant un grand nombre de générations, les jeunes individus, même pendant les premières phases de leur développement, ont dû pourvoir eux-mêmes à leurs besoins comme les adultes, et, secondement, de ce qu’ils doivent suivre exactement les mêmes habitudes de vie que leurs parents ? […] Une légère teinture de philosophie spéculative, ou tout simplement de logique serait utile, non seulement à nos plus grands et plus savants naturalistes pour défendre leurs meilleures doctrines ; mais elle serait plus encore nécessaire à ceux qui se permettent de leur adresser des critiques qui sont tout bonnement des non-sens.

/ 2115