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413. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

Mais les théâtres où la musique se marie avec la poésie, sont le pays des fées ; on y cherche d’agréables illusions. […] Il se demande s’il y a dans la musique, comme dans les autres arts, un point de perfection après lequel on décline ? […] S’il y a dans la musique une expression, un sentiment très indépendant de l’attirail scientifique, de l’harmonie et des morceaux d’ensemble ? […] La musique a toujours eu ses enthousiastes ; mais c’est en vain qu’ils veulent donner à des compositions frivoles une consistance qu’elles n’ont point, une importance qu’elles ne peuvent avoir, surtout lorsque la musique est appliquée aux jeux de la scène : les Italiens, les Allemands, qui passent pour avoir au moins autant que nous le sentiment et le goût de la musique, n’accordent jamais à leurs opéras qu’une existence d’un ou deux lustres. […] Avec ce principe on ne fait ni musique ni tragédie ; on fait seulement une grande dépense d’harmonie et de génie pour fatiguer ses auditeurs.

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